Cet article a été écrit par Laurent
Repas à la maison pour nos amis Savoyards !
Une grosse soirée à la maison pour la venue de nos amis français Joël, JC, Philippe et Enrico ainsi que Nico, Benoît, Patrick, Carmen et moi-même. Nous sommes le 16 novembre 2011 et on voulait faire une belle dégustation comme les serial-bottler ont l’habitude 
Nous avons essayé de nous promener dans les régions vinicoles et partir un peu plus loin pour essayer de tromper les excellents dégustateurs présents ce soir-là. Il faut avouer qu’on aura réussi à les déstabiliser, mais pas sur les bouteilles qu’on pensait
Carmen aura organisé un superbe repas avec l’aide bienvenue de Maria.
Champagne Dom Pérignon 1964
Nez de pain, de tapenade et avec le temps de pomme verte. La bouche est intéressante et quelques bulles élégantes seront présentes pour les premiers servis. Rapidement d’ailleurs on se retrouvera face à un champagne sans bulles ce qui déroutera nos invités même si la plupart sont partis sur un chardonnay. Beaucoup de finesse avec des notes de citron et de vieil armagnac.
Pour attaquer les premiers blancs, nous avons un risotto à la mangue, menthe frâiche et crevettes au safran Iranien et qui sera suivi par un velouté de courge aux marrons avec son amuse-bouche au foie gras, pain d’épice, figues et coing.
Château Carbonnieux blanc 1961 + 1984 + 1994
La déception de la soirée avec le Massandra…. je voulais faire plaisir à mes invités qui m’avaient fait découvrir les blancs bordelais. Le 1961 était cuit et oxydé. Le 1994 avait une couleur évoluée et même si le nez était joli, la bouche était au même niveau que le 61… Pour finir le 1984 avait une couleur très claire signe de grande qualité (selon les spécialistes…) malheureusement le vin était bouchonné.
Hermitage blanc Delas 1966
On commence avec un nez discret. La bouche est grasse, tout en largeur. Il tient bien le temps. Citronné avec du pain d’épice. Le vin est chaleureux, fin, fluide et d’une très belle puissance. Un vin qui a une acidité et une tenue qui a dérouté plus d’une personne. Bravo à Joël qui a trouvé le vin et plus ou moins l’année….
On continue le repas avec une demi-caille au Chardonnay sur son lit de légumes.
Montrachet 2003 Marc Colin
Une bouteille rare et difficile à avoir. La couleur est très claire ce qui est étonnant pour un 2003. nez magnifique et avec un grand élevage. Des notes de cacahuètes pour un très beau nez. La bouche est iodée et avec une touche citronnée. Ce vin est très beau, mais il ne fera pas le poids face aux deux bouteilles suivantes….
Bienvenues-Bâtard-Montrachet 2001 Henri Boillot
La découverte de la soirée et la bouteille est de loin ridicule face au montrachet de la DRC… Nez de cacahuètes et de silex. La bouche a un élevage plus tendu que le 2003 précédant. Le vin est gras, minéral, tout en largeur et d’une belle longueur. Des notes citronnées bouclent ce joli vin qui demande à être suivi….
Montrachet 2001 Domaine de la Romanée-Conti
Dès le premier nez, on sent la puissance et un élevage long très bien maitrisé. Des notes de grillé et de noisettes grillées, le vin est beurré et avec le temps sur les fruits confits. La bouche est magnifique et j’ai rarement eu cette sensation sauf sur les vins de Lalou. D’ailleurs, je trouve qu’il y a une similitude avec le Criot Bâtard Montrachet bu lors de la première soirée des tueurs. Au nez c’est fumé, citronné et d’ailleurs plus le temps passe et plus on part sur la tarte au citron. L’élevage est bien présent, mais qu’elle maitrise ! on a aussi ce côté eau-de-vie. Sincèrement c’est superbe et beaucoup de gens n’avaient pas goûté ce vin…une expérience époustouflante. Attention quand même, car la bouteille était énorme ce soir-là ! il semblerait que ce n’est pas toujours à ce niveau. A regoûter 
Pour attaquer les rouges, boeuf de Kobe australien et son vinaigre balsamique 30 ans accompagné par de l’ail noir d’Aomori.
Mas de Daumas-Gassac rouge 1985
Considéré comme un des plus grands vins du domaine, ce vin est décevant. Première fois que je le goûte et il faut avouer que je ne suis pas pressé d’ouvrir une de mes autres bouteilles. Nez de houblon, d’animal et de lactique. C’est décadent et pas linéaire. En bouche c’est massif, cuit, alcooleux et déséquilibré. On se posait la question si la bouteille avait eu un problème, mais il semblerait que non. C’est son style. Je pense que c’est un vin pour les calvinistes. Austère et sans relief…
Chambertin Clos de Bèze 1964 Charles Viénot
bouchonnée !
Vosne Romanée Les Suchots 1997 Domaine Prieuré Roch
un millésime de mauvaise réputation sauf chez Roch qui a fait cette année-là des vins exceptionnels. Nez avec de la fraicheur, des notes de griottes et d’orange sanguine. En bouche on sent la vendange en rafle, c’est végétal et toujours cette fraicheur qui reste présente. Le vin est désaltérant et d’une belle précision. Longueur et acidité pour un vin qui fait oublier l’austère Languedoc…..
Les vins espagnols sont accompagnés par un carré de porc Pata Negra, lentilles Beluga et marmelada maison.
Vina Albina Cosecha Reserva 1957 & 1970
L’une bouchonnée et l’autre loin du niveau du Vega. Une très grosse déception et mes premières mauvaises bouteilles sur ce vin 
Vega Sicilia unico 1957
Nez discret et poivré. C’est dense et frais. La bouche démontre une jeunesse étonnante. Beaucoup de gens partent sur des vins des années 80-90 et partent sur un vin australien ou californien. En fait, le vin est d’une beauté et d’une qualité extraordinaire. Un grand Vega ! Bouche minérale, végétale avec une acidité énorme, un vin sur le velours, bien équilibré et d’une belle longueur.
Pour les Bordeaux, selle de chevreuil et ses accompagnements (spätzlis, choux rouges, marrons et poire au vin)
Château Mouton Rothschild 1986
Le nez est superbe et précis. Beaucoup de finesse et d’élégance. Pour certains autour de la table le vin est austère… La bouche est magnifique avec sa finesse et son élégance. Un vin d’aristo ! Il est encore bien présent même si le vin est à boire. La comparaison avec le Latour est intéressante, car on a deux styles opposés. Pour moi ce soir-là le Mouton sera en dessus, mais le Latour a encore un grand avenir devant lui
Château Latour 1982
Le nez est réduit et animal. Il restera d’ailleurs sur ce registre. Tout de suite en bouche on a de la nitroglycérine, puis le vin part sur la puissance et tel un rouleau compresseur trace sa route sans jamais se retourner. C’est énorme avec une tenue et une droiture sans détour. Nico trouve le vin !
Pour accompagner le vin du Jura, un vieux comté de Poligny…
Vin jaune Philippe Bornard 2000
Nez de cerneau de noix. Arômes d’abricot et de prune. La bouche est belle avec de la minéralité et beaucoup de fruits.
Nous arrivons enfin au dessert avec un tiramisu aux figues accompagné d’un gâteau au chocolat et sa crème anglaise.
Cabernet Sauvignon White Port Massandra 1936
Nez de vernis à ongles, de coing et de xérès. La bouche a des arômes de chèvrefeuille et on en restera là tellement le reste n’est pas au niveau. On pensait tellement que ces vins ne pouvaient être que bons que l’on avait oublié que parfois cela pouvait rester basique et sans relief….
Champagne Chanoine Frères Brut 1973
Bouchonnée
Tokaji 6 Puttonios 1981
Une bouteille décevante et qui est très vite écoeurante. Le tout manque d’équilibre et de structure. On passe…
Après une pause bien méritée et un cigare, nous nous désaltérons avec un magnum de Sydre d’Eric Bordelet. Une fois celle-ci terminée on décide de finir en beauté cette soirée et on ouvre la dernière bouteille:
Le Clos Goillote 20002 Domaine Prieuré Roch
Nez végétal, poivré et de fruits rouges. La bouche est superbe, avec ses fruits rouges et ce côté poivré. L’acidité est parfaitement maîtrisée et le vin est soyeux et profond. Une belle longueur pour un vin très grand.
Plan de travail pour cette soirée gastronomique !
Magnifique soirée malgré quelques bouteilles qui n’étaient pas au niveau ! Pas mal de problèmes de bouchons aussi, mais heureusement pas sur les grandes bouteilles.
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