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25 septembre 2012

Lunch chez Nico et soirée chez Laurent

Lunch chez Nico et soirée chez LaurentLunch chez Nico et soirée chez Laurent

De retour en Suisse pour quelques jours ainsi que quelques tracasseries administratives, je me retrouve chez mon ami Nicolas, accompagné de Laurent et Guy, pour un déjeuner léger placé sous le signe de l’amitié.  Nous entamons gentiment une bouteille de Meursault les Charmes 1991 Henri Boillot, qui, servi très frais, nous réveille superbement les papilles.

Barth: d’un beau jaune d’or scintillant, limpide et lumineux, on devine encore des reflets argentés, preuve d’une jeunesse encore présente. Le nez, avec une forte dominante citrique, reste sur la fraîcheur et la légèreté avec un boisé complètement intégré et discret. La bouche s’affine en longueur avec une très belle acidité, sans toutefois être très complexe. J’aime beaucoup.

Laurent: je trouve que le vin est épuré avec des arômes d’agrumes (citriques). Le bois est très bien intégré et il se boit facilement.

Nico, connaissant l’amour que porte Guy pour les syrah de la vallée du Rhône, va nous gâter tout en s’occupant du barbecue. A l’aveugle nous dégustons un Cornas 1971 Clape

Barth: Nous l’adorons tous. Légèrement trouble, le liquide d’un rouge évolué a perdu sa brillance et avoue son âge. Le nez de champignons est racé et on y trouve en finesse une riche palette d’épices dominée par le poivre et un peu de muscade. Je suis impressionné par la finesse et la richesse de flaveurs avant que la bouche ne vienne confirmer la palette aromatique. Des arômes tertiaires, le cuire et le tabac prennent le dessus avec du fruit confit. Les tannins sont fins, soyeux, lisses. C’est un monstre. Je note toutefois que ça ne « pinote » pas.

Laurent: Le nez est un peu fermé au début puis il s’ouvre avec des notes de sous-bois et d’épices exotiques. La bouche est en dentelle avec beaucoup de délicatesse et de finesse. Des arômes de chocolat, de cuir et de tabac de Havanne. Le vin a une acidité énorme qui donne une autre dimension à ce superbe vin. Impressionnant.

Pour accompagner le poulet grillé, nous continuons avec un Hermitage 1991 Chave

Barth: d’un orangé nettement moins évolué que la bouteille précédente, le nez est plus épicé avec une certaine verdeur. D’une finesse incroyable, nous sommes tous en admiration devant la fraîcheur de ce vin et sa complexité. La bouche est ample, d’une douceur légèrement sucrée et d’une magnifique longueur. Parfait.

Laurent: Le nez est frais avec des notes de menthol. La bouche garde cette fraîcheur exceptionnelle. Le vin pinote et je ne me lasse pas de ces notes herbacées, de menthol et de fruits rouges. Le vin a une belle structure, cohérente, et en plus il a de la longueur. Superbe.

Demandant l’année de naissance de Guy, Nicolas en grand seigneur nous sorts une bouteille de Château La Fleur Petrus 1962

Barth: Une bouteille extraordinaire qui dépasse de très loin nos attentes, pour autant qu’on puisse en avoir dans un lunch improvisé ! Le liquide est de couleur tourbe, terreux, le vin n’a plus aucune brillance. Le nez semble jeune et d’une fraîcheur ahurissante qui se développe sur des notes beurrées, de tabac et d’humus mouillé. On est en promenade dans les sous-bois, à la cueillette de champignons tout fumant un bon cigare. La bouche est d’une puissance extraordinaire, d’une finesse délicate et d’une complexité rare. Je suis ébloui.

Laurent: Un très beau nez de Pomerol avec ces notes de chocolat, de tabac et d’épices. La bouche n’est pas en reste avec des notes de cuir. Un vin puissant et émouvant qui démontre une fois de plus la grandeur des vieux vins de Bordeaux. Il garde une fraîcheur étonnante et nous sommes tristes de la finir si rapidement :-)

Et pour finir ce petit lunch, on déguste PX, vintage 1971 de Toro Alba, dont la richesse et la douceur accompagnent à merveille nos cigares. J’ai toujours un petit peu de peine avec ces bombes sucrées dont la faible acidité me déçoit un petit peu à chaque fois.

Un énorme merci à Nico pour sa désormais légendaire générosité ! Je suis loin de me douter que la journée ne fait que commencer !

Après ce sympathique petit lunch, nous voici en route pour continuer l’apéro chez Laurent après un petit détour pour un cigare chez notre ami Alexis à Nyon.

Sur la terrasse, au soleil et entre amis, on sirote avec Guy et Laurent un Rosé 2010 L’Anglore d’Eric Pfiffering

Barth: La teinte rosée prononcée me fait plutôt pencher pour un rouge archi pâle et d’une densité inattendue. Lumineux, mais vaguement trouble au centre du verre. Le nez se développe sur une richesse aromatique gourmande, ou je décèle de la grenadine et des fraises. Je suis étonné par une telle complexité dans un rosé. En bouche le vin est capiteux, ample et gras. On y retrouve la richesse aromatique des arômes matérialisés. Comme le dit si bien Laurent, c’est un vrai rosé de gastronomie.

Laurent: Nez de fruits rouges et plus particulièrement de groseilles et de framboises. Le vin a une touche alcooleuse au 1er verre, car servi un peu trop chaud. Le deuxième verre a une meilleure température montre un autre visage avec un superbe toucher et beaucoup de gourmandise. C’est un monstre, un vin atypique. La palette aromatique est riche et une dominance de fruits rouges et cette fois plus de fraises que de framboises. superbe

Servi à l’aveugle, Laurent nous sert un Morgon Cuvée MMV 2005 Marcel Lapierre

Barth: la première bouteille est malheureusement touchée. On n’a pas décelé directement le bouchon, mais en s’aérant un petit peu cela devient évident et dérangeant. Heureusement, comme tous amateurs amoureux de ses vins, Laurent nous ouvre une deuxième bouteille identique. Un peu fermé au début le liquide, d’une belle densité noire au centre et s’étiolant en finesse sur le disc, s’ouvre petit à petit sur des arômes de fruits rouges mûrs dominés fortement par la framboise. La matière en bouche, d’une finesse remarquable m’impressionne et je trouve le vin encore trop jeune, beaucoup trop jeune. La structure tannique, gourmande et à nouveau sur les fruits rouges, est déjà parfaitement douce, mais bien présente. J’adore.

Laurent: la première bouteille est touchée par le liège. Il a néanmoins beaucoup de fruits. On sent une grosse matière, mais qui est malheureusement touchée par ce foutu liège. La deuxième bouteille est parfaite avec un nez mûr et de beaux fruits croquants. Il y aune petite pointe volatile. La bouche est plus dure que le nez et il n’est pas très long. Mais quel plaisir et quelle gourmandise avec ces arômes de fruits rouges, de framboises et d’épices. On sent le fruit mûr. Le vin est puissant et pas capiteux. Un régal.

Avec le poulet fermier concocté avec amour par Jean-Michel, le père de Laurent, nous avons droit à une bouteille de La Migoua 1991 Domaine Tempier (Bandol)

Barth: la couleur est dense, riche et évoluée sur le disc uniquement. Un peu comme les faux amis en conjugaison, c’est un faux rustique. La finesse des vins d’un certain nombre d’années du Domaine Tempier me laisse à chaque fois pantois. J’y découvre une complexité insoupçonnée, qui s’ouvre sur des arômes tertiaires d’une grande fraîcheur. La puissance en bouche est sidérante et témoigne d’une vitalité encore très présente avec une trame tannique importante pas encore tout à fait intégrée. J’aime la précision, le tranchant et l’importante matière en bouche. Un monstre.

Laurent: Le nez est propre avec des notes de champignons et de sous-bois. La bouche est un peu austère, mais quelle longueur et quelle structure ! Il a beaucoup de fraîcheur avec des notes de sapin. Un vin précis et bien construit. On en redemande…

En continuant notre agape, nous dégustons un Château Beychevelle 1966 qui nous épatera tous.

Barth: très évolué, plus aucune brillance n’est perceptible dans le liquide. Son pauvre éclat se révèle inversement proportionnel à l’étonnante jeunesse du nez. Complètement ouvert, le vin dégage des odeurs de tabac et de fumée mouillée dont l’intensité est prodigieuse. Bien que tertiaires, les arômes sont frais et précis ; précision que l’on retrouve en bouche avec plaisir. Tranchée et vive, la bouche se développe sur les fruits rouges non confits, juste mûrs, avec une touche de poivron vert. Magnifique.

Laurent: encore une fois on a un vin plein de fraîcheur avec des arômes de champignons. La bouche reste sur cette fraîcheur et des notes de champignons, de sous-bois ainsi que de poivron vert. Belle structure avec une certaine verdeur, mais agréable et pas de bois. Il est peut-être un peu court si on veut lui trouver un défaut.

Et afin de terminer la soirée, Laurent ouvre une dernière bouteille de Château Lagrange 1990 (Saint-Julien)

Barth: la couleur rouge est fraîche et jeune, avec des reflets lumineux. Je pense alors à un vin moins âgé. Le nez est à nouveau d’une superbe fraîcheur avec une très nette dominante de poivron vert soutenu par une fine et discrète torréfaction.  La bouche est très large, ample et riche, avec beaucoup de mâche et de tannins fins pas encore tout à fait intégrés. Une très belle bouteille qui nous emmènera tous au pays de Morphée.

Laurent: Le nez commence avec des senteurs de chasse et de gibier, puis il part sur de beaux arômes de torréfaction, de tabac, de chocolat et de moka. on sent la jeunesse. En bouche le vin est très fin et d’une belle longueur. Il est élégant et aristocratique. C’est une bombe qui terminera bien la journée. A garder encore quelques années sans souçi.

Un immense merci à Laurent et Carmen pour cette délicieuse et grandiose soirée. Je commence presque à croire qu’il est temps que je revienne vivre en Suisse !

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écrit par | Publié dans: Petits plaisirs entre amis | Mots clefs: , , , , , , ,

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