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19 septembre 2010

Verticale de Château Pavie

Verticale de Château PavieVerticale de Château Pavie

Nous voici réunis, ce samedi 4 septembre 2010, pour une magnifique soirée. Benjamin, Patrick, Bruno, Philippe, Sandro, Carmen, mon père et moi-même . Le but de notre rencontre: une verticale d’anciens millésimes du Château Pavie (encore sous la houlette de la famille Valette jusqu’en 1998). Pourquoi ce vin est pas un autre ? J’ai souvent entendu autour de moi que Pavie était devenu grand que depuis la reprise de Gérard Perse… Comme je suis un peu sceptique des critiques modernes, je voulais mieux comprendre ce vin et ce beau terroir. Est-ce que le vin n’était pas au niveau à l’époque ? Voilà ce qu’on voulait savoir à travers une série de millésimes plus anciens. Pour ne pas influencer les critiques, nous avons fait des séries de trois vins à l’aveugle.

Pour faire honneur à ces vins, un superbe jambon rôti à la bière et deux plats de gratins de pommes de terre. Une multitude d’autres plats pour accompagner les vins, dont deux gâteaux aux abricots du Valais pour accompagner le Sauternes. Bien évidemment quelques cigares autour d’un vieil armagnac en fin de soirée ! C’est parti…

Pour se faire le palais et comme, le beau temps est au rendez-vous, on commence avec une bouteille Romorantin 2005 de Thierry Puzelat. Nez très lactique et tout en fraîcheur. La bouche est courte , aigre et amère. Une déception.

On commence les vraies hostilités avec le Château Pavie 1979.

 Nez fermé, mais avec du tertiaire et de l’animal. La bouche est tout en finesse avec un bel équilibre. L’acidité maintient ce vin qui n’a pas une matière énorme. Beau vin quand même

1ère bouteille de Château Pavie 1980. Bouchonnée, morte !

Comme je ne veux pas qu’on reste sur une défaite… je m’empresse de chercher ma deuxième bouteille de cette année (et dernière heureusement).

2ème bouteille de Château Pavie 1980.

Nez de poussière et de chien mouillé. La bouche est très courte et trop alcooleuse. Nous avons un manque évident de matière, trop d’acidité et trop pommadé. Bof… On doit reconnaître que les critiques qui avaient cassé ce vin semblent bien avoir raison. Très petit millésime d’ailleurs en passant. A éviter absolument :-)

Château Pavie 1978.

Joli nez, potager et épicé. On respire de nouveau… c’est sûr que comparé au vin précédant ! La bouche est légèrement carbonique, mais ça disparaitra après quelques minutes. Il y a une belle matière. Bien présente et surtout une superbe acidité et un vin bien équilibré. Très beau

Château Pavie 1937 mise Ed. Mahler (La seule bouteille qui n’a pas été mise à l’aveugle). Nous avons préféré influencer les gens, car lors de l’ouverture et la dégustation des bouteilles, nous avons vu que celle-ci n’était pas au niveau. Le vin est passé depuis bien longtemps..

Nez de bonbon Haribo, banane flambée et café. Ça ressemble à un vin de Madère… La bouche est très acide, sur le raisinet, la réglisse et le bonbon anglais. Trop acide. Rigolo, mais à mon avis pas au niveau de la soirée

Château Beychevelle 1982

Nez animal, mentholé et sur la réglisse. Un peu de fougère aussi. La bouche est magnifique avec de la matière, de la tension et de la longueur. Très bon. Je dois avouer que ce pirate était difficile… On sentait qu’il était différent, mais il faut reconnaître que  peu de personnes ont eu de doutes…

1ère bouteille de Château Pavie 1985

Nez de cassis, de griotte, de café et de chocolat noir. La bouche est longue, ample et sur les fruits noirs. C’est superbe et plein.

2ème bouteille de Château Pavie 1985

On retrouve le même nez avec encore plus de jeunesse en bouche. En deux mots: super long et très très grand. La plus belle bouteille de la soirée pour moi.

Un aperçu des premières bouteilles de Pavie :

Château Pavie 1986

Nez fermé, en bouche il manque de nervosité et fait effectivement pâle figure face aux deux bouteilles de 1985…

Château Pavie 1988

Nez tertiaire et de sous-bois. On sent que ce vin va être plus évolué que le 1986. La bouche est austère, longue et tannique. On se demande si un jour il sera ouvert… J’aime bien ce style quand même.

Château Pavie 1990

Nez cendré et fermé. Après un moment dans le verre, il s’ouvre et nous laisse apercevoir un nez potager et des arômes de cassis et de mûres. La bouche est tannique et longue. On a un bel équilibre. On sent un vin de grande garde et loin de son potentiel. Très grand.

Château Pavie 1989

Je dois avouer que cette bouteille me laisse perplexe. Je n’ai pas eu d’émotions et peut-être mal compris cette bouteille. En deux mots je dirais que le vin est fermé au nez et tannique en bouche au détriment du reste d’ailleurs… Il est probable qu’il demande à être conservé encore quelques années et qu’il soit actuellement en phase de fermeture.  Bruno a d’ailleurs adoré ce vin.

Château Pavie-Dessece 1999 (la deuxième pirate de la soirée) Une bouteille qui a parfaitement sa place dans cette dégustation pour des raisons historiques. En effet, il a été mis sous gestion depuis 1970 à  la famille Valette et Gérard Perse en prendra le contrôle en 1997 !

Nez poivré, épicé et fumé. Nous avons du fruit rouge compoté. La bouche est très longue, épicée et veloutée. Il y aussi une belle acidité. Néanmoins, c’est trop dense et on s’en lasse vite. Trop écoeurant. Dommage.

Château Pavie 2001

Nez de caramel et de pomme cuite. Le vin est riche, dense et très long. On sent quand même que nous sommes sur un vin différent et plus moderne. Sûrement une vendange plus mûre et plus de travail en chais. Je dois quand même reconnaître que c’est un joli vin et qu’il a un bel avenir.

 

La deuxième série des vins de Pavie:

Château Lafaurie Peyraguey 1934. Une bouteille qui provient d’une cave privée bordelaise et apportée par Bruno.

Nez d’écorce d’orange amère, d’abricot et de massepain. En bouche c’est immense… Caramel, nougat et miel d’acacias virevoltent dans la bouche et il y a une superbe acidité qui tient ce vin au sommet de l’affiche. Un grand moment d’émotion. On en redemande…

Bas-Armagnac 1918 de Francis Darroze, Château La Brise (mise en bouteille en 1984)

Nez puissant et crémeux à la fois, on sent une extrême finesse malgré une puissance alcoolique bien présente. Des arômes de cacao, de chocolat au lait, de tabac et d’épices. Nous sommes sur un très beau bas-armagnac, bien fait, plaisant et long en bouche. Je suis surpris de cette douceur en bouche. On a d’ailleurs une telle facilité à le boire… Une bouteille de gastronomie ! D’ailleurs elle sera bien entamée à la fin de la soirée (plus de la moitié) :-)

 

En conclusion il faut bien avouer qu’à part une ou deux bouteilles, le reste était d’un très beau niveau et quelques bouteilles magnifiques. On remarque un style bien différent des millésimes récents et je dois avouer que le vieux style du Pavie me va parfaitement :-)

Merci à  la famille Valette pour ces beaux vins.

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écrit par | Publié dans: Dégustations et soirées thématiques | Mots clefs: , , , , ,

1 Comment

  • overlay5

    bruno - 20 septembre 2010

    Verticale de Pavie ! Une des très belles dégustations de ma vie. enrichissante et pleine de surprises et surtout un cru exceptionnel reflet d’un grand terroir. La richesse de cette dégustation est d’avoir pu déguster un même vin sous deux propriétaires différents et donc deux style différents. Mais une constante…Un très grand terroir. Bruno

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