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14 février 2011

Visite au Mas Martinet

Visite au Mas MartinetVisite au Mas Martinet

Avec un couple d’amis, Emily et moi avions décidé d’aller rendre visite au Mas Martinet en cette première semaine de novembre 2010. Situé au kilomètre 6,4 entre Falset et Gratallops, cette prestigieuse Bodega du Priorat, se découvre en contre bas d’un virage sinueux, et est indiqué par un énorme palmier. Palmier faisant office de signature que l’on retrouve d’ailleurs sur les étiquettes de plusieurs vins. Site magnifique, bordé d’un grand plan d’eau, au centre des petites montagnes du Priorat.

Après un accueil fort sympathique et un carafage des vins à déguster plus tard, nous voici partis pour 20 minutes de montée en pick-up sur une route réellement impressionnante. Le Mas Martinet possède plusieurs vignes, toutes éparpillées dans le Priorat et produisent par conséquent une petite dizaine de vins. Arrivé au début des années 80, Josep Lluis Pérez et son vin le Clos Martinet, font aujourd’hui partie de l’Histoire,avec un grand H, de ce terroir viticole. Parmi les premiers avec les familles Barbier et Palacios a avoir cru aux vins du Priorat, il fait figure d’un des pères fondateurs de cette résurrection catalane.

Finalement arrivé tout en haut de la montagne, nous découvrons avec émerveillement ces vignes, divisée en plusieurs parcelles, surplombant le Priorat et le Montsant. Tout un pan de vigne est planté selon un système spécial  » en cerceau » qui illustre bien la recherche permanente que la famille Pérez voue à la technologie vitivinicole. La plante va donc être taillée de façon à pousser en « cercle » en suivant la structure métallique imposée. Ainsi, pour une surface donnée, il est possible de planter un nombre de pieds de vigne plus élevé tout en conservant des rendements maîtrisés.

Nous poursuivons la découverte de ce vignoble en grimpant tout en haut d’une des cimes pour voir les vignes d’ « Els Escurçons » , ce qui veut dire « Les vipères noires » dont le premier millésime date de 2006.

Il  nous expliqué qu’entre les rangées de vignes sont plantées différentes variétés de graines afin de satisfaire à une petite biodiversité , qui en plus de suivre les principes bio suivis pas le Mas Martinet en général, est censé apporter une plus grande complexité aromatique dans les bouteilles produites.

De retour au domaine, nous visitons rapidement le chai et la salle des cuves avant de passer à la dégustation. Au passage, Emily note un container avec 20’000 bouteilles « vidées » de Martinet Bru… « Problème de bouchon » (je devrais mettre au pluriel « bouchons » non?) nous explique-t-on sobrement.

Les trois vins que nous dégustons ensuite ont donc été mis en carafe 1h30 auparavant. Ils titrent tous à 14,5%.

Nous commençons avec le Martinet Bru 2006, produit à environ 50’000 bouteilles par an, il s’agit du « petit » vin du Mas Martinet, sorte de petit frère du célèbre Clos Martinet. Composé majoritaire de Grenache, il est le fruit d’un coupage minoritaire avec de la syrah, du cabernet sauvignon et du merlot. Le liquide est d’un beau rouge, pas aussi intense que la majorité des vins de la région avec des reflets très légèrement violacés. Le nez est linéaire, sans complexité et peu intense, sur le cassis et la pêche et avec une touche d’acide lactique. En bouche, l’attaque est fine, l’alcool bien équilibré, long et fidèle aux arômes de petits fruits noirs. Bon, mais sans plus.

Nous passons ensuite au Els Escurçons 2006 composé cette fois uniquement de grenache et de syrah. C’est le premier millésime produit. Le vin est d’un rouge presque noir, dense, avec une robe foncée dont le disque se pare de reflets finement orangés. Fraîches et relativement intenses, les notes aromatiques développées sont nettement plus complexes avec une belle mineralité qui structure le tout. Les fruits noirs sont ici aussi dominants. Les tannins sont fondus, l’élevage en fût agréable, presque doux, sans agressivité aucune, équilibré et avec une fin de bouche sur la pâte d’amande. J’aime bien.

La dernière bouteille est celle que j’attends, un Clos Martinet 2007. Le coupage est cette fois un classique du Priorat, avec uniquement du grenache et du Carignan. La production annuelle ne dépasse pas les 12’000 bouteilles. D’un beau rubis intense, le liquide est lumineux et miroite vivement dans le verre. Les fruits noirs et rouges s’alternent en finesse avant de laisser place à toute une gamme d’arôme plus balsamique, tout en passant par les noisettes et les amandes moulues. La torréfaction est présente, mais élégante. Je me demande toutefois s’il n’y a pas un léger problème d’oxothane. En bouche, je note un déséquilibre alcooleux à peine perceptible, des tannins fins, un corps assez tendu et une belle élégance générale. La longueur est agréable et l’on a envie de passer à table!

Une belle visite avec un accueil chaleureux dans un des domaines les plus respectés du Priorat.

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écrit par | Publié dans: Voyages Dyonisiaques | Mots clefs:

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