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3 mai 2010

1ères grillades avec quelques vieux Bordeaux

1ères grillades avec quelques vieux Bordeaux1ères grillades avec quelques vieux Bordeaux

Laurent:  Notre petite équipe se retrouve ce samedi 17 avril 2010 pour une dégustation bordelaise. Les courageux participants sont Barthélémy, Emily (de passage une petite heure), Bruno, Benoît, Laurent C, Philippe, Patrick, Benjamin, Sabine, Benito, Graziella, Carmen et moi-même.

Nous avons commencé les hostilités vers 16h et ceci jusqu’à tard dans la nuit. L’ambiance était très sympathique et la qualité des vins exceptionnelle. Je me suis enfin un peu réconcilié avec les Bordeaux !

Barth: A l’initiative de Laurent, que je profite de remercier ici au passage, une magnifique soirée sur le thème « Vieux Bordeaux » était organisée chez lui avec toute une série de convives de marque. Rendez-vous était donné dès la fin de l’après-midi, en vue de profiter des premiers rayons de soleil sur la terrasse avant d’attaquer un barbecue réellement digne de ce nom ! Chaque invité ou couple devait donc se munir d’une bouteille entrant dans la catégorie imposée par le thème. Laurent, aidé de Patrick, avait procédé à l’achat de toute une série de magnums et de vieilles bouteilles, dont nous nous sommes ensuite partagé les frais d’achat.

Je tiens ici à préciser que la soirée fut d’une grande utilité pédagogique, avec un apprentissage plus qu’intéressant et l’occasion de déguster quelques grandes bouteilles. Une belle réussite donc, à refaire, et un grand merci à tous. Je tiens également à remercier chaleureusement et du fond du cœur Carmen, qui avec sa serviabilité à toute épreuve, nous a comblés plus que de raison et qui a su faire face à tous les imprévus de manière très élégante.

Les premières bouteilles nous sont servies avec différentes bonnes petites choses, salade à l’huile d’Argan, canapé de confit de coing sur fromage de chèvre portugais, différents pains à graines multiples. Un vrai régal. Le tout suivi de cigares avant d’attaquer le repas proprement dit.

Château Haut-Pontet 1947 de Louis Bert négociant

Laurent: Niveau vidange, couleur sombre, dense et tuilée. Le nez est celui classique des vieux vins. Poussiéreux, humide et métallique avec une pointe de réduction. La bouche est courte, acide et montre un manque de corps relativement dérangeant.

Barth: paré d’une intense robe orangée et agrémenté de fins reflets de brique pilée, le liquide est légèrement trouble dans mon verre (fin de bouteille ? je suis arrivé en retard !). Le nez oxydé dérive sur la pomme flétrie, mais avec une agréable complexité tertiaire, contrairement au côté « senteur unique » qui est souvent le cas lorsqu’on décèle la pomme aussi fortement. Il n’en reste pas moins que les senteurs sont plates et quelque peu passées. La bouche ronde possède une certaine douceur, fidèles flaveurs décelées auparavant. Sympa pour qui apprécie les vieux liquides… mais sans plus.

Château Haut-Pontet 1947 de Louis Bert négociant

Château La Tour du Pin Figeac 1949 

Laurent: Nez douteux et bouteille passée depuis bien longtemps…. NC

 Château La Tour du Pin Figeac 1949

Magnums de Château Léoville-Barton 1937

Laurent: 1er magnum, Couleur marron-orangé, encre très dense. Le nez est fin avec de la griotte, de la bergamote et de la poire cuite. Bouche ample, très équilibrée avec une fin sans fausses notes. En rétro-olfaction nous avons des arômes de cuir, de basilique et d’herbes fraîches. Comme Bruno et moi-même étions seuls sur la terrasse (Patrick, Philippe et Benoît étaient partis déposer leurs voitures et en profiter pour boire une bière…), nous nous sommes sacrifiés et avons bu la moitié de ce magnifique flacon ! 2ème magnum, le nez est plus jeune et plus vif. En bouche on retrouve les caractéristiques du premier magnum, mais avec quand même moins de densité et un peu plus d’acidité.

Barth: Je note l’étiquette, très différente de celle que l’on connait aujourd’hui pour ce château et qui arbore une tête de sanglier. D’un brun trouble, je subis encore une fois la loi du retard et me retrouve avec une fin de bouteille. Le premier nez se pare une multitude de senteurs évoluées, qui végètent ensuite dans un sous-bois champignonneux étonnement frais dont la finesse tertiaire est plus qu’appréciable. Une très belle acidité attaque prestement avant de laisser place à une structure aussi fraîche que ce que laissé présager au préalable. D’une belle longueur qui s’amenuise en finesse, je décèle avec peine l’identité d’un certain fruité que j’apprécie vraiment. Un très bon vin.

Magnums de Château Léoville-Barton 1937

Château Sainte-Barbe année +/- 1970

Laurent: Nez potager et de légumes. En bouche on retrouve les caractéristiques du potager de notre grand-mère, ainsi que du cerfeuil. Le vin est court et assèche en fin de bouche.

Barth: L’étiquette est littéralement détruite et ne me permet aucune identification. Un convive (Bruno?), me fait part du nom de Sainte-Barbe que je ne connais pas. Le centre pourpre et d’une intensité remarquable se pare d’un disque orangé assez limpide, mais qui reflète que peu de lumière. Le nez est assez faible, mais fin et élégant, on doit s’y reprendre à deux fois… et devient ensuite un peu râpeux. La sensation olfactive est particulière. Le vin est trop court, et ce malgré une attaque prometteuse… qui revient ensuite avec des tannins soyeux, mais finalement peu agréable, car pas réellement arrondis. Léger déséquilibre en deux temps. Une nouveauté pour moi.

Château Sainte-Barbe années 70

Magnum de Château Coufran 1966 (servi à l’aveugle)

Laurent: Nez d’une discrétion étonnante qui heureusement est sauvé par un joli mentholé en rétro-olfaction. En bouche, nous avons une belle acidité et une belle longueur qui nous emportent dans un voyage au milieu d’une forêt d’Eucalyptus ou d’une sellerie aux senteurs de jeunes et vieux cuirs. Ce vin quand même bien terreux nous étonnera avec le temps et son fruité deviendra de plus en plus vif et jeune. Sur la bouteille on peut lire la mention suivante: « vente aux USA strictement réservée » Une très bonne bouteille et étonnante !

Barth: D’un beau brun uniforme et intense, le liquide n’est pas limpide, mais reste agréable au regard. Le nez légèrement madérisé me semble plat et peu intense. L’acidité bien présente donne une magnifique impression de structure et de fraîcheur, liée à une mini-rugosité qui donne du corps à ces goûts d’épluchures de pomme. La finale est très longue et très complexe. Un excellent vin… il me semblait qu’il y avait plus de vin que cela dans un magnum !
 

Magnum de Château Coufran 1966

Château Tertre Roteboeuf 1988

Laurent: Nous partons sur un nez lacté et viandé accompagné de champignons. La bouche est superbe, d’une jeunesse et d’une précision magnifique. Le vin est concentré, dense et montre un équilibre somptueux. Nous nous trouvons au milieu de fruits noirs qui sont parfaitement fondus et de loin pas putassier. C’est encore une magnifique bouteille et je pense avoir trouvé dans ce château tout ce que je recherche à Bordeaux… Elle sera avec le Château Haut-Brion 1982 une des bouteilles phares de la soirée.

Barth: Très beau rouge incroyablement intense pour un vin de 22 ans, qui se décline sur une gamme légèrement orangée le pourtour du disque, mais vraiment de manière minime. Le nez bien présent est concentré, lacté, d’un équilibre à la limite de la perfection, puissant. J’y décèle des notes de café, loin d’un caramel de fût américain trop toasté, ainsi que des flaveurs d’eux de riz. La bouche dense, concentrée et à nouveau très équilibrée. Les tannins encore bien présents accompagnent une acidité structurelle bien présente… on sent le passage du secondaire au tertiaire, avec une note poivron vert qui disparaît en finesse. Un grand moment de plaisir et une très belle découverte pour moi. On aurait pu le boire dans quelques années…

Château Tertre Roteboeuf 1988

Château Pape Clément 1979

Laurent: Le nez nous emporte dans les sous-bois à la recherche de champignons. On ressent clairement aussi la terre fraîche envahie par la mousse. La bouche nous laisse par contre à l’entrée de la forêt et même à un abri de bus au milieu d’une zone industrielle :-) On retrouve certes ce côté terreux, mais l’acidité a pris le pas sur la matière ce qui nous donne un vin difficile à boire, asséchant en plus en fin de bouche. Bof !

Barth: La couleur est homogène, noirâtre au centre et qui s’étiole par endroits pour rejoindre les sols de Roland-Garros. Le nez est poussiéreux et rejoint en cela certains Croze-Hermitage, avec le picotement en moins. Un peu fermé à mon sens, le fruité se présente un peu plat. La bouche s’efface sans laisser de traces et les goûts madérisés ne sont pas très fins. Trop court. Intéressant.

Château Pape Clément 1979

Château Baron de Pichon-Longueville 1976

Laurent: Crainte lors de l’ouverture avec un bouchon rougeâtre et ponctuée de ce que je croyais au départ de petits champignons de moisissures à l’extrémité interne du bouchon ! Ce n’était en fait que de la cristallisation…ouf…Le nez est plaisant, fumé et confituré. La bouche est sublime, d’un équilibre étonnant, d’une belle longueur et des arômes de petits fruits rouges, de groseilles et de poivron. Une magnifique bouteille qu’on n’attendait pas à pareille fête !

Barth: (Le jour a commencé à décliner et mes commentaires sur l’apparence des vins sont à prendre en conséquence. J’ai toutefois fait attention à continuer à regarder les liquides en dessus d’une serviette blanche et dans le faisceau de la lumière électrique de la terrasse. ). D’une très belle fluidité, ce vin se présente avec toute une gamme chromatique qui s’alterne entre le noir et le brun foncé, sans réelle évolution entre le centre et les bords du verre. La complexité du nez m’abasourdit par sa finesse et son côté aristocratique distingué tout en évoluant sur des notes épicées telles la cannelle salée et une touche de poivre blanc. La place ensuite au café et au caramel au gingembre, le tout parsemé d’une touche lactée et salée. Lorsque j’y reviens ensuite, le poivron vert est apparu, mais dans une verdure épurée et fraîche. La bouche arbore une structure acide solide et très équilibrée, dans laquelle les fruits légèrement confits se rencontrent en multitude. L’équilibre est très fin et la torréfaction me laisse une sensation grandiose. Certainement un des meilleurs vins de la soirée selon moi.

Château Baron de Pichon-Longueville 1976

Magnum Château Pichon Lalande 1967 (servi à l’aveugle)

Laurent: Un nez herbacé et de prune. La bouche est maigre et  a malheureusement une trop grande acidité. La fin est courte ce qui achève un peu cette bouteille. Néanmoins, après une ouverture plus grande, le vin démontre des qualités intéressantes, mais qui seront ce soir-là de loin pas suffisantes au vu du niveau des vins ! 

Barth: Le centre très intense s’étiole sur un disque très liquide dont l’orangé reflète bien la lumière. La faible intensité au nez laisse une sensation torréfiée agréable et légère, avec une touche moka/lactée agréable. Le poivron vert est discret. L’attaque assez franche s’épuise trop vite, mais en finesse. Le corps est inexistant et je dénote un déséquilibre latent au niveau de l’acidité. L’intensité est faible. Décevant.

Magnum Château Pichon Lalande 1967

Château Baron de Pichon-Longueville 1955 (servi à l’aveugle)

Laurent: On continue la série des Pichons & Co… Nez de prune et de champignons. Nous retrouvons aussi des caractéristiques de pierre à fusil. La bouche est crémeuse et on y trouve des fruits rouges et de la prune. Le vin a une finesse plaisante et surtout une magnifique longueur.  Un moment intéressant et une très grande bouteille.

Barth: Belle liquidité, sans trouble aucun, intense et briquée. Le nez s’ouvre sur des notes mentholées très fraîches et aériennes que j’apprécie beaucoup. L’eucalyptus vient ensuite se joindre à une petite verdure agréable et sèche, tout en sublimant les notes d’épices sucrées. La grande finesse en bouche est un petit peu faible au début pour ensuite monter en puissance… le monstre s’élève et ne s’écroule pas ! Le développement est presque violent, dans le bon sens du terme, une fois avalé… le tabac des arômes tertiaires est bien présent et sublime le tout. Le crescendo extraordinaire me laisse véritablement sidéré. Peut-être le meilleur vin de la soirée selon moi.

Château Baron de Pichon-Longueville 1955

Magnum Château Pichon Longueville de la Comtesse de Lalande 1955

Laurent: Une des bouteilles les plus attendues et on ne sera pas déçu. Nez complexe partant sur les fruits rouges et plus particulièrement les fraises fraîches. Il y a aussi un léger fumé. La bouche est très équilibrée, toujours sur les fruits rouges. Le vin est long, rectiligne et précis avec une superbe fraîcheur en bouche. Une superbe bouteille et qui sera pour moi la bouteille de la soirée…

Barth: L’apparence trouble et brune me rebute un peu à première vue, mais les reflets orangés et relativement intenses me plaisent. Le nez est ouvert, mais tendu et on sent une trame serrée, je trouve qu’il manque de relief. Ces deux premières sensations mitigées s’estompent sur une bouche très élégante dont la timidité primaire et feinte laisse ensuite place à des arômes intenses de fraises (pas des bois !) et sans pépins. La montée en puissance est très gracieuse. J’apprécie beaucoup malgré le déséquilibre évident entre l’apparence/le nez et la qualité de la bouche. La soirée s’étant rafraîchie, je chauffe un peu le verre quelques minutes dans mon verre avant d’y revenir… Les vapeurs de l’alcool ont entrainé avec elles une verdure fraîche et mouillée qui rappelle la pelure d’aubergine récemment coupée. La torréfaction est magnifique et se termine sur une longue bouche dont la précision est magistrale. Je ne sais pas quoi dire… ce vin est passé du pire au meilleur… un grand moment !

Magnum Château Pichon Longueville de la Comtesse de Lalande 1955

Château Gazin 1955

Laurent: Nez très particulier de terre rouge et d’argile. Nous avons aussi des notes de torréfaction et de chocolat noir. On retrouve ces arômes en bouche avec malheureusement trop d’acidité et un vin un peu trop court.

Barth: D’une belle robe pruneau, le vin est très liquide, mais un tout petit peu trouble.Le nez est franc avec des notes de cassis et de petit lait aigre, délicat, mais sans plus. La bouche souffre d’un excès d’acidité qui fait saliver les papilles après l’avoir avalé. Le vin est plat. Sans prétention et sympa pour cela.

Château Gazin 1955

Château Haut-Brion 1987

Laurent: ce flacon nous avait laissé une magnifique impression lors d’une précédente soirée. Tout ça pour dire qu’on restera avec nos rêves…la bouteille est bouchonnée.

Barth: La bouteille est bouchonnée… l’annonce est faite avant même que je le déguste… La dernière bouteille de Haut-Brion 1987 étant un des plus beaux moments de ma vie, ma déception est immense et j’en ai presque les larmes aux yeux. Lorsqu’auparavant J’ai vu la bouteille choisie par Laurent, nous nous étions échangé un regard complice et réjoui sur ce flacon. Dur. En quelques mots seulement… nous n’avons pas eu deux bouteilles de ce millésime, mais tellement déçus que la bouteille soit bouchonnée, je décide de tenter de sauver le monstre en le mettant en carafe secrètement à la cuisine. 15 minutes plus tard le boisé liégeux s’est estompé, mais reste présent. Je peux toutefois, une fois fait abstraction du nez, découvrir une réminiscence de la fameuse bouteille de mon souvenir. L’attaque fraîche et fine évolue sur une fraise gourmande et délicate que l’on vient de rincer à l’eau froide, la mure et le cassis s’alternent généreusement pour finir en beauté sur une touche puissante et fumée… Je suis heureux !

Château Haut-Brion 1987

Château Haut-Brion 1982

Laurent: Le vin est un peu trop froid dans le verre, Il faut dire qu’il est 23h et que nous sommes toujours dehors. Suite à cette bouteille, nous avons décidé de bouger vers l’intérieur pour mieux apprécier les vins à une température modérée. Nez lacté, viandé et de pruneau. La bouche est ample, grasse est pleine. Des arômes complexes, de cuir et de sous-bois. La longueur est impressionnante et a beaucoup de corps et de tenue. Malgré toutes ses éloges, je n’ai pas vraiment flashé sur ce vin. Je pense que la température à son importance et une fois le verre réchauffé il faut bien avouer qu’il sera bien meilleur. La bouteille de la soirée pour la majorité.

Barth: Le seigneur de la soirée… Je suis impatient… sensé être l’une des meilleures bouteilles de ce bas monde. Mon excitation est grande. La couleur rubis est uniforme, intense et commence gentiment à virer sur la brique sur les branches de l’étoile étiolée. Le vin est calme et d’une force tranquille déconcertante. J’ai le sentiment qu’il ne veut pas se révéler, qu’il se réserve, qu’il se cache… Je joue son jeu et l’attends pour enfin le sentir s’ouvrir et se laisser apprivoiser… le premier nez faible monte en crescendo sur la fraise Marat, mais peu gourmand. Lorsque j’inspire profondément, je suis étonné de sentir une douceur suave. La bouche est puissante et souple avec une attaque assez fine, paradoxe étonnant et complexe, qui s’ouvre ensuite en milieu de bouche sur une rondeur et une amplitude agréable, mais dont les fruits rouges sont effacés. L’équilibre me semble parfait. Laurent semblant dessus… on ira pas par 4 chemins en faisant chauffer nos fins de verres 5 secondes dans le four à micro-onde… Il consent alors à ce moment à accorder une certaine classe à ce vin. Il n’efface pas mon souvenir du Haut-Brion 1987… Malheureusement !

Château Haut-Brion 1982

Magnum de Château Bahans Haut-Brion 1999

Laurent: Le vin a été ouvert 7-8 heures auparavant et mis en carafe 3-4 heures avant de le servir. Le nez est velouté, soyeux avec des fruits rouges et de la tapenade. La bouche est courte et soyeuse. Le palais est  excité par des arômes de violette et de menthol. Une agréable surprise.

Barth: Le liquide à mi-chemin entre le rubis et le pourpre présente des reflets violacés de jeunesse. Le nez est intense et mûr. La violette s’embrume dans une complexité simplifiée (sic !) que j’apprécie grandement. La gourmandise vient en bouche avec générosité, sans toutefois persister très longuement. J’y retrouve la violette, un peu à la manière du grenache du sud. Les fruits rouges sont élégants et le tout avec un corps rond. Une très belle découverte.

Magnum de Château Bahans Haut-Brion 1999

Domaine de Chevalier blanc 1984

Laurent: Nous sentons dans ce nez une tension et une minéralité à fleur de peau. Nous passons du pneu brûlé, à l’ananas et au litchi. Ce magnifique nez pousse à prendre le verre en bouche ! Une fois les lèvres posées, nous sommes submergés de fruits exotiques, d’ananas et de litchi. Nous sentons une légère oxydation qui n’est de loin pas dérangeante; bien au contraire. Le vin est magnifique, fruité et très long en bouche. Superbe.

Barth: D’un jaune presque d’or, le liquide arbore une magnifique limpidité, assez translucide et dont les reflets sont « blancs ». Le nez oxydatif s’ouvre sur des notes exotiques prenantes, tels l’ananas, la pêche blanche et une petite touche de grenade. L’intensité du nez m’étonne. En bouche on retrouve ces arômes exotiques de manière très généreuse, avec en plus une certaine douceur et des litchis très présents. J’aime énormément.

Domaine de Chevalier blanc 1984

Domaine de Chevalier blanc 2001

Laurent: Une fois de plus le nez est exotique avec de l’ananas, du litchi, des agrumes et de la vanille. On y trouve aussi un côté lacté et une pointe de balsamique blanc. La bouche est beaucoup trop jeune et écoeure le palais par rapport au précédent. Nous retrouvons le litchi, l’ananas et la panoplie restante des fruits exotiques. A voir dans quelques années s’il évolue comme le 84.

Barth: Le liquide est limpide, jaune pâle et se pare de reflets verdâtres et argentés. Ici aussi on retrouve au nez cet aspect exotique, avec en plus selon moi le melon vert. Le deuxième nez continue sur le chocolat blanc, l’herbe mouillée et vanillée. J’y retrouve même du groseille blanc… arôme dont j’avais oublié l’existence ! La bouche attaque en finesse avec une petite touche d’acidité qui me déplaît. L’ananas est à nouveau persistant. Il est peut-être plus fin que 84 et son potentiel semble énorme… je préfère toutefois nettement le 84, contrairement à mes compères assis à côté de moi.

 Domaine de Chevalier blanc 2001

Château Le Puy Marie-Cécile blanc 2008

Laurent: Nez pâtissier et de rhubarbe cuite. La bouche est beaucoup trop boisée. Je suis très déçu. Je n’aime pas du tout. Nous avons l’impression d’avoir un vin blanc du Sud en 2003 et hyper boisé !

Barth: La couleur jaune d’or est légèrement trouble et se prête au jeu des reflets verts. La rhubarbe verte est prégnante sur le second nez alors que le premier nez est désagréable. L’adoucissement est progressif et va en s’améliorant sur des notes de crème anglaise et de tarte tatin.  La bouche est douçâtre, mais tarde et l’acidité suit tout aussi lentement… j’ai l’impression de déguster un vin « ralenti » ! la Finale est noisettée et fraîche. Je note un certain déséquilibre. Rien d’extraordinaire.

Château Le Puy Marie-Cécile blanc 2008

Sauternes Château de Malle 1972

Laurent: Nez de litchi, de coing, d’abricot et de noix de coco. La bouche est belle, longue et vire sur l’abricot. Beau final.

Barth: Jaune pâle au reflet doré et encore presque vert, le liquide est bien limpide. Le nez est rond, légèrement sur la retenue… mais s’ouvre en se réchauffant un peu. La suavité est crémeuse et la complexité excellente. J’y décèle un certain fumet que je n’identifie pas. L’acidité encore présente donne une vivacité très agréable qui empêche toute lourdeur. La deuxième bouche, florale, évolue sur le mile d’acacias et le tabac blond. Finale très fine et très agréable.

Sauternes Château de Malle 1972

Sauternes Domaine Rousset-Peyraguey 2002

Laurent: Le nez part sur des arômes de miel, d’abricot et de sirop d’érable. Il est relativement discret. La bouche est légèrement déséquilibrée et on a une explosion en bouche saveurs, miel, abricot, coing, cuir et silex. La fin est un peu courte. Un sauternes que j’apprécie beaucoup et qui est très atypique.

Barth: La couleur est très étonnante avec une base de pêche, à mi-chemin entre le rose et l’orange… on dirait de l’or oxydé avec d’importants reflets blancs. Sur l’oxydatif, mais frais, j’y retrouve un certain piquant que je commence à croire être l’apanage des vins bio. La porte s’ouvre ensuite sur l’écurie et la poussière de pierre blanche, genre marbre. Etonnement agréable. Très (trop) doux au début, la sucrosité endort trop les papilles… qui sentent ensuite l’abricot mûr. Un peu court au début, il revient ensuite rondement avec une retro-nasale sur le sirop d’érable, le sirop de sureau et l’acacia. L’expérience vaut la peine.

Sauternes Domaine Rousset-Peyraguey 2002

Barth: Une magnifique soirée qui donne envie d’organiser celles des « Vieux Bandols », des « vieux de la Loire », des « vieux… » … Pour ceux qui étaient là, j’ai appris une chose, le roquefort se mange avec le sauternes. Un point c’est tout. A bon entendeur.

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