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14 mai 2010

Repas à Chateauvieux autour des vieux vins du Jura

Repas à Chateauvieux autour des vieux vins du JuraRepas à Chateauvieux autour des vieux vins du Jura

Nous voici en ce samedi 8 mai 2010 au Domaine de Châteauvieux pour le 14ème repas autour des vins du Jura organisé par Pierre Chevrier. Nous sommes 9 personnes et je suis accompagné par Alexis qui commence à devenir un amateur de vins du Jura… Des participants sont même venus d’un pays lointain…le Valais :-) L’ambiance est bon enfant et on sent que l’humour va accompagner ce repas qui aura lieu dans le cellier ! Je suis un peu malade, heureusement que mon palais n’est pas encore atteint… ce qui n’est pas le cas de mon odorat qui aura bien de la peine. L’aide de mes voisins sera donc grandement appréciée.

2 bouteilles de Côtes du Jura blanc Les Varrons 2005 du Domaine Labet. Les bouteilles sont un peu fraîches, on a un nez très floral et iodé. Le vin est long en bouche et doit être attendu encore quelques années si l’on ne veut pas être poursuivi pour infanticide :-) . J’ai déjà entendu que ce vin avait des arômes de caramel assez caractéristique du terroir, mais je dois avouer que je ne l’ai pas ressenti lors de cette dégustation.

Côtes du Jura blanc Les Varrons 2005 du Domaine Labet

Pour commencer à éveiller les papilles, on nous sert un amuse-bouche surprise.

amuse bouche surprise

La Tour de Curon le Clos 2004 de Stéphane Tissot. Peut-être le plus Bourguigon des vins du Jura. Le 1er millésime de ce Clos. Un vin qui se confond aisément à l’aveugle avec les grands blancs de la Bourgogne. Le nez est légèrement fumé et boisé. Il y a une belle acidité en bouche d’une certaine finesse qui donne à ce vin une stature de grand chardonnay. La matière bien présente est encore réservée et nous pouvons aisément imaginer cette bouteille dans une dizaine d’années… une future bombe !

La Tour de Curon le Clos 2004 de Stéphane Tissot

pour accompagner le vin de Stéph, un croustillant au comté et chèvre frais du Jura au miel de sapin, poêlée de sot-l’y-laisse

Le croustillant au comté et chèvre frais du Jura au miel de sapin

Vieux blanc d’Arlay 1911 du Domaine Bourdy. Couleur mordorée, limite ambrée. Le nez est d’une belle fraîcheur, on a de la noix et de la pomme. La bouche est ronde et grasse, on retrouve de la noix, de la pomme pour certains et aussi du miel. Le vin une fois en bouche est plaisant, mais on remarque un vide en milieu de bouche avant de repartir sur une longue acidité. Le vin tiendra des heures dans le verre même si il commencera à s’effondrer après un laps de temps.

Vieux blanc d'Arlay 1911 du Domaine Bourdy

avec un excellent accord pour ce vieux vin: la Langoustine rôtie et oeuf de caille frit au parmesan, crème d’épinards à l’ail des ours

La Langoustine rôtie et oeufs de caille frit au parmesan

Côtes du Jura Blanc 1959 d’Emile Bourguignon. Le nez se laisse tomber comme dirait mon voisin valaisan, je le trouve aussi un peu trop discret. On sent néanmoins de la minéralité et de la pierre à fusil ainsi qu’une certaine jeunesse. En bouche c’est cristallin, minéral, tendu et pur. Le tout est stylé et réveille les papilles. Il a moins de matière que le 1911 ce qui n’est en fait pas un reproche tant le vin est plaisant. La discussion a été lancée pour savoir si ce vin aurait dû être servi avec la langoustine… je pense que l’ordre était juste au regard des plats. Il est évident que le Bourdy blanc était un cran en dessus, mais un peu de fraîcheur après celui-ci n’a pas fait de mal.

Côtes du Jura Blanc 1959 d'Emile Bourguignon

on continue avec un plat qui se mariera très bien avec le Bourgignon: la tarte fine renversée aux asperges vertes et jambon Noir de Bigorre, jambonnettes de grenouilles poêlées, crème de persil

La tarte fine renversée aux asperges vertes et jambon Noir de Bigorre

L’Etoile Blanc 1983 d’André Radaz. On a un nez de foin séché qui pour moi au début partait plus sur l’écurie. La bouche a une belle acidité et un côté citron vert, agrumes et surtout pamplemousse amer. Il se mariera parfaitement avec le plat de St Jacques aux agrumes. Un régal.

L'Etoile Blanc 1983 d'André Radaz

L’alliance parfaite, un mariage extraordinaire avec le vin d’André, les noix de coquilles Saint-Jacques de Norvège aux agrumes, émulsion au Campari, tuile au corail et sésame

Les noix de coquilles Saint-Jacques de Norvège aux agrumes

Côtes du Jura Rouge 1952 de Jean Bourdy. Le vin arbore une robe rouge très légère, on voit dans le verre le manque de matière. Effectivement, le vin manque de densité, il est léger avec une trop grande acidité. Il est court et assèche en fin de bouche. Une déception. 

Côtes du Jura Rouge 1952 de Jean Bourdy

Comme le vin était léger, l’accord était juste avec le pavé de sandre sauvage de la Meuse poêlé aux noix, confit d’escargots petits-gris et lentins de chênes, jus au vin rouge d’Arbois

Le pavé de sandre sauvage de la Meuse poêlé aux noix

L’Etoile jaune 2005 du Domaine de Montbourgeau. Nez très franc et tendu. On sent qu’il va y avoir de l’acidité et une fois en bouche on va en avoir la confirmation, c’est tendu, frais et élégant. C’est bien évidemment beaucoup trop jeune. C’est bon sans plus.

L'Etoile jaune 2005 du Domaine de Montbourgeau

Château l’Etoile 1989 de JH Vandelle. Ce vin d’un style plutôt classique, a une belle élégance. On a bien évidemment quelques notes de noix, mais la minéralité donne une belle fraîcheur à ce vin ciselé. Il se boit facilement !

Château l'Etoile 1989 de JH Vandelle

On ne peut pas boire du vin jaune sans avoir la volaille de Bresse Miéral rôtie à la broche, embeurrée de fèves et petits pois, morilles farcies et émulsion au vin jaune. Un régal !

la volaille de Bresse Miéral rôtie à la broche

Je dois avouer que nous avons été surpris de constater que sept serveurs étaient au cellier pour nous servir la volaille…

l'équipe de Châteauvieux au complet et quelques convives

Château-Chalon 1991 du Domaine Berthet-Bondet. Une fois de plus nous avons une bouteille d’un style rustique assez caractéristique de ce producteur. Le nez est plus marqué que le précédent, la noix fait un passage en force !  Je dois avouer que je n’accroche toujours pas, mais attention, le vin est bon. Sûrement une histoire de goût et de moment.

Château-Chalon 1991 du Domaine Berthet-Bondet

Une belle assiette de vieux Comté accompagnera le Vin jaune 111, 1997 de Stéphane Tissot. Le fameux vin jaune de Stéphane élevé durant 111 mois (9 ans et 3 mois) en Barrique. Le nez est très vif avec des arômes de noix verte et de gazon anglais. La bouche a une finesse presque étonnante au vu du monstre endormi. On sent une matière omniprésente, mais pas prête encore à se dévoiler. Un vin de très longue garde pour les quelques heureux propriétaires. Très bon

Vin jaune 111 1997 de Stéphane Tissot

Vin de Paille 1959 de R. Jeannin. le nez est étonnamment neutre avec quand même une prédominance de foin ! On aurait bien aimé des fruits confits ou exotiques pour nous faire rêver avant la mise en bouche. Celle-ci sera malheureusement courte et austère.

Vin de Paille 1959 de R Jeannin

une fois encore l’accord était correct avec la boule glacée à la noix de coco, ananas baby poché au vieux rhum, soupe de fruits exotiques au jus de la passion

La boule glacée à la noix de coco

PMG 1997 et 1998 de Stéphane Tissot. Deux magnifiques bouteilles issues d’un passerillage de Poulsard et Savagnin avec 500g/litres de sucres résiduels, « Pour Ma Gueule » met un coup de pied aux idées préconçues et ceci avec un certain sens de l’humour et de la dérision. Le vin est d’une densité extraordinaire, ça se boit comme du petit-lait ! Le 97 qui était en fait sa première vinification a une tension plus accentuée et plus complexe. On sent un potentiel sans limites par rapport au 98 légèrement plus sirupeux. Il va falloir oublier ces bouteilles encore quelques années…

PMG 1997 et 1998 de Stéphane Tissot

Le craquant aux spéculos et framboises, crème légère à la vanille, sorbet litchi et quelques friandises pour finir le repas

quelques friandises

Marc du Jura 1928 de la Maison Dejean de Saint-Marcel. Une couleur blanche (je ne sais pas pourquoi j’étais parti sur un Macvin…) Un fruité magnifique, une puissance bien maîtrisée, on doit bien avouer que c’est une boisson d’homme ! Je n’ai malheureusement pas pu déguster tranquillement cette boisson, car nous avons dû partir, mais en définitive une bouteille intéressante.

Marc du Jura 1928 de la Maison Dejean de Saint-Marcel

Un grand merci à Pierre et à la sympathique équipe de Châteauvieux, ainsi que les cuisiniers qui nous ont régalés durant tout l’après-midi. Merci enfin aux convives pour la bonne ambiance et cette franche camaraderie.

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écrit par | Publié dans: Dégustations et soirées thématiques | Mots clefs: , ,

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