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30 décembre 2012

Soirée poulet fermier chez Nico

Soirée poulet fermier chez NicoSoirée poulet fermier chez Nico

Pour fêter ce début de l’Euro à notre manière (nous sommes le 12 juin 2012), Nico nous a invité, Laurent, Bruno et moi, à venir croquer chez lui un petit poulet fermier préparé à sa façon et accompagné d’une ratatouille au zeste de citron.

Nous dégustons tous les vins à l’aveugle et nous commençons par une bouteille de chardonnay Les Grandes Teppes Vieilles Vignes 2006 Jean-François Ganevat.

Barth: D’un jaune d’or pâle et très léger duquel rayonnent des reflets argentés vifs, le liquide semble encore particulièrement jeune. Le nez très frais, d’agrumes et de citron est complété par une complexe palette aromatique de laquelle se détache des notes de truffes et de champignons. En bouche l’attaque est fine, ciselée et s’étiole dans la longueur. La grande structure minérale, presque saline, nous trompe d’abord sur la provenance jurassienne du flacon. Magnifique.

Laurent: Nez de pierre à fusil, légèrement iodé et avec des notes de truffe blanche. La bouche est fine et délicate avec de la longueur et un bois très bien intégré. J’aime beaucoup cette cuvée 100% chardonnay (11 hectos/hectares).

Pour accompagner la truite fumée ainsi que les sardines confites, Nico nous sort une bouteille de sauvignon: Silex 2002 Didier Dagueneau.

Barth: Le jaune d’or tire déjà sur des reflets ambrés, mais reste lumineux. La richesse aromatique est impressionnante et nous pensons d’abord à un riesling allemand tant le côté pétroleux domine. Le pamplemousse, le citron vert et les feuilles de lime sont fortement présents alors que les arômes de litchi, de mangue et d’ananas se développent dans un deuxième temps. La bouche est grasse et minérale alors que l’acidité citrique, d’une très grande précision, prolonge notre plaisir. Ce vin est une merveille.

Laurent: J’imagine la région et je propose un vin de Didier… Quel bonheur de trouver un vin à l’aveugle :-) ça remonte son estime, car souvent on se trouve dans le faux. Le nez est minéral (silex) avec des notes pétrolées et citronnées ainsi que du litchi ! je le trouve extraordinaire. La bouche reste sur un registre de haut vol. C’est superbe avec beaucoup de précision et de droiture. On retrouve des notes d’agrumes pour ce très beau vin.

Nous attaquons avec le poulet fermier une première bouteille de rouge, un Margaux de Château Palmer 1983

Barth: Dense, très noir au centre du verre, le liquide évolue sur un disc orangé limpide. Le nez est profond et tendu, d’une délicatesse extrême, tout en finesse et avec beaucoup de fraîcheur. Les épices apparaissent ensuite, accompagnées de toute la gamme tertiaire et d’une légère fraîcheur qui m’enchante. Je pense à un château Margaux plus jeune. Les tannins sont très fins, serrés, parfaitement intégrés, mais encore bien présent, ce qui apporte comme une deuxième jeunesse. La matière en bouche est sublime. Incroyable. Comme quoi, comme nous avait prévenu Nico, mon année de naissance  peut être un excellent millésime, quelque peu sous-évalué à cause de son prédécesseur immédiat.

Laurent: Un nez en profondeur, tout en finesse et en tension. De belles notes de griottes. La bouche est énorme et d’une délicatesse tant féminine. Les tannins sont fins et soyeux et le vin a beaucoup de profondeur. On sent de beaux fruits rouges et le Merlot ressort bien dans ce vin (+/- 40%).

Nous restons ensuite dans la même appellation avec une bouteille de Château Malescot St-Exupéry 1975

Barth: Peu lumineux, le vin se présente légèrement trouble et passablement évolué. Les arômes de sous bois sont fortement évoqués, mais on y décèle également de beaux fruits noirs très mûrs, d’où une impression de sucrosité, de douceur. La torréfaction est fine, le café et la cannelle s’en dégagent facilement. La bouche est dense, d’une étonnante acidité et d’une complexité respectable. Moins grande que la précédente, l’ordre de service des vins aurait dû être inversé.

Laurent: Le nez est dense, profond et avec des notes de tabac. La bouche est élégante avec aussi de la finesse, mais moins racée, longue et vive que la bouteille précédante. Des arômes de torréfaction et de tabac sont présents même s’ils sont un peu discrets. J’ai déjà bu une plus grande bouteille de ce vin.

Nico continue à nous gâter avec un Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel 1985

Barth: Alors que Bruno et Laurent partent à la recherche du domaine dans le bordelais, je reconnais presque immédiatement un vin du Sud de la vallée du Rhône. Le liquide d’un rouge pourpre est lumineux malgré ses reflets orangés alors que le nez est caractérisé par la très délicate oxydation de la grenache. Presque sucrés, les arômes se développent sur de délicieuses notes finement mentholées. La bouche possède encore une belle attaque, un certain mordant, avec beaucoup de matière, mais tout en souplesse, en douceur. Un grand seigneur.

Laurent: Je pars sur le bordelais dans une année chaude et voilà que mon presque sans-faute à l’aveugle en prend un coup… Nez de chocolat noir 72% d’Equateur. Un vin dense, riche et d’une belle fraicheur. En bouche, le vin est dense, épais et agrémenté d’épices, de poivre de Sechuan et de menthol. Un vin magnifique et qui confirme ce millésime hors-norme dans le sud.

Alors que nous passons au plateau de fromages, nous accompagnons un gigantesque morceau de vieux comté avec une bouteille de Château Chalon 1964 Sélection Nicolas

Barth: Particulièrement brillant, le liquide se décline sur différentes tonalités de jaune d’or. On reconnaît immédiatement le nez si particulier du vin jaune, avec sa noix séchée et ses flaveurs de fruits secs, tel que l’abricot. En bouche, le vin est long, sans être très complexe, mais reste bien soutenu par une touche minérale, presque iodée. Le mariage entre le vin jaune et les fromages, même avec le stilton, me fascine une fois de plus.

Laurent: Nez herbacé et tendu avec des notes d’amandes douces. La bouche a une acidité de folie et beaucoup de finesse et de pureté. On retrouve ces fameuses notes herbacées classiques sur ce millésime. Un vin sans fausse note et il faut le reconnaître une superbe réussite !

Afin de finir en beauté, entre cafés, cigares et chocolats d’amateurs, Laurent ouvre une petite bouteille de vin liquoreux Ermitage 2003 Christophe Abbet

Barth: On sort des frontières françaises pour revenir en Valais avec ce vin de couleur ambre foncé dont la sucrosité se décline sur les parois du verre. Le nez d’abricot, de litchi et de fruits tropicaux nous épate par sa fraîcheur. Je crois le Sauternais pas loin. En bouche les fruits exotiques sont à nouveau présents, tout en légèreté et en finesse. Contrairement à beaucoup de liquoreux, ce vin n’est pas lourd du tout et se maintient magnifiquement. Très très beau.

Laurent: Nez de fruits confits avec de l’abricot et d’autres fruits exotiques ainsi que du caramel. La bouche est d’une belle richesse avec des notes d’abricot sec. Je le trouve quand même un peu court. Bel équilibre sucrosité/acidité.

Une fois de plus, une superbe soirée entre amis, à refaire le monde, comme on devrait en faire plus souvent. Un grand merci à notre cuisinier d’un soir qui a décidé de remettre ça très prochainement. Merci Nico, Laurent et Bruno.

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écrit par | Publié dans: Petits plaisirs entre amis | Mots clefs: , , , , ,

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