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5 août 2012

De passage à Tain-l’Hermitage

De passage à Tain-l’HermitageDe passage à Tain-l’Hermitage

Entre un de nos multiples allers-retours entre Barcelone et Genève en voiture, Emily et moi profitons une fois de plus de l’hospitalité désormais légendaire de la famille de notre ami Georges le Grec à Tain-l’Hermitage. On parle toujours des différences entre la Suisse et la France, de la finale de la coupe du monde et, évidemment, de ce que les Grecs ont apporté au monde moderne, c’est-à-dire à peu près tout, et ce n’est certainement pas Georges qui me contredira !

Pour accompagner une délicieuse ratatouille et ses côtes de veau relevées au piment, Georges nous ouvre quelques bouteilles, bues avec délectation, de l’apéro au dessert, tout en précisant avec insistance que dans les vins : « Il faut excuser les défauts de réalisation et admirer les logiques de conceptions ! » (Phrase que je médite encore souvent).

Nous terminons, pour commencer, avec un magnum de Clos des Grives blanc 2001 du Domaine Laurent Combier, ouvert depuis plus de trois semaines déjà (j’étais de passage à l’ouverture aussi !). D’un beau jaune d’or pâle et lumineux qui ne trahit nullement son âge, le liquide accuse une certaine viscosité qui témoigne de sa richesse. Le nez, étonnement frais et quasiment pas oxydé, nous enchante par ses notes d’amandes grillées et son élégante torréfaction. La bouche est complexe, tout aussi gourmande, mais accusant une petite amertume due à l’outrage de ces trois dernières semaines. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de déguster le clos des grives blanc, sûr des millésimes plus récents (06/07/08) et jamais je n’ai eu le souvenir d’un boisé aussi bien intégré que ce 2001. Une magnifique bouteille.

Pour accompagner le melon au jambon de parme que nous engloutissons, nous entamons un rosé Côtes du Rhône Villages Visan 2011 Domaine de la Gontarde. Le vin est rubis foncé, plus proche d’un rouge très léger que d’un rosé pâle des Côtes de Provence. Le nez est intense, mais semble mono-aromatique, sur la grenadine et la framboise, avec une touche capiteuse. En bouche le vin est frais, mais quelconque, avec à nouveau ce déséquilibre alcooleux qui me dérange. Sans grand intérêt.

Remontant de la cave avec ce qu’il pensait être un 2004, Georges nous sert un Château Pavie-Macquin 2003 (Saint-Émilion), qui se présente concentré, extrêmement dense et parfaitement noir au centre de nos verres. Le nez se développe sur des fruits noirs mûrs et confits, avec une dominante de cassis, de pruneaux et de cerises noires. La bouche est relâchée, ample, ronde et avec une sucrosité certaine qui lui donne une touche de lourdeur. Ayant peut-être bu trop de vin du Priorat ces dernières années, je ne suis plus particulièrement séduit par ce type de vin. Néanmoins une belle bouteille.

Pour continuer sur la même lancée, mais toujours avec son didactisme dont je profite depuis plusieurs années maintenant, Georges débouchonne un Château Poujeaux 2003 (Moulis-en-Médoc, Cru bourgeois exceptionnel), en nous expliquant les différences entre les rives droite et gauche du bordelais. Tout aussi concentré et dense visuellement que le précédent, la palette aromatique est complètement différente. On sent le vin serré, bien qu’ouvert, avec des notes végétales élégantes, de poivron, d’herbe mouillée et de tabac sec. Presque austère, voire âpre en bouche, le vin semble aristocratiquement coincé, mais pas dénué de charme. J’apprécie son ossature tannique présente, presque dure, et lui souhaite encore quelques années de garde avant de pouvoir en profiter pleinement.

On termine la soirée en biberonnant du Metaxa, alcool grec par excellence, tout en restituant virtuellement les frises du Parthénon conservées à Victoria & Albert Museum de Londres aux musées de l’Acropole d’Athènes.

Un grand merci à nos hôtes pour cette magnifique soirée !

 

 

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écrit par | Publié dans: Petits plaisirs entre amis | Mots clefs: , ,

1 Comment

  • overlay5

    Nico l'autre pseudo grec... - 5 août 2012

    Metaxa!!!! il y a 7 différents Metaxa! 1 étoile à 7 étoiles…. les 7 sont…. hum… désolé mais très moyen…. t’as bu lequel?

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